En Belgique, visite du béguinage de Bruges

Le béguinage, une parenthèse hors du temps à Bruges !

Le béguinage (« begijnhof ») est un lieu monastique qui fut autrefois (dès les XII-XIIIème siècles) construit par de riches citoyens, pour permettre à des femmes seules (célibataires ou veuves) d’y vivre, pieusement mais sans être nécessairement des religieuses.

C’est donc un modèle historique intéressant, en ce qu’il permettait à des femmes seules de vivre dignement, en ville, à une époque où cela n’allait pas de soi.

Edifier un béguinage était une pratique d’origine privée, bien vue et relativement fréquente ; on en retrouvera d’ailleurs plusieurs à Amsterdam, sur notre route. Construire un béguinage remplissait plusieurs offices : racheter des fautes, réelles ou imaginaires ; redistribuer les richesses ; et favoriser un développement urbain équilibré.

Ce sentiment d’urbanité est d’ailleurs l’un des aspects qui nous a le plus surpris en visitant les villes du Nord de l’Europe : les maisons donnent toutes sur la rue, sans aucune forme de séparation ; et comme à Amsterdam, il n’y a presque jamais de rideaux aux fenêtres. La vie en communauté, en ville, prend ici tout son sens.

Le béguinage de Bruges date de 1245 ; il fut édifié par Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandres. Ce lieu clos est constitué d’une trentaine de ravissantes maisonnettes blanches bordant un immense enclos arboré. La dernière béguine est morte en 1930, et il est depuis habité par une congrégation religieuse de bénédictines.

Un petit musée, situé près de l’entrée, présente une habitation typique d’une béguine à la fin du Moyen Age.

L’atmosphère du lieu, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est tout à fait unique; tout en étant dans la ville, il est d’un charme et d’une sérénité absolus.

La visite prend peu de temps, et finit agréablement une grande balade le long des canaux depuis le centre-ville (environ ¾ d’heure, en prenant son temps). Au-delà du béguinage se trouve le lac Amour, qui est hyper-romantique. Il est alors possible de rebrousser chemin, ou de continuer le long du lac une promenade très bucolique.